LE PROLAPSUS

Définition :

Les prolapsus, ou descentes d’organes, sont des motifs de consultation de plus en plus fréquents. L’homme est le seul mammifère qui a définitivement adopté la station debout. Cela n’est pas sans conséquence physiologique sur le plancher pelvien qui doit supporter le poids des organes du bassin. Contrairement aux idées reçues, les femmes âgées ne sont pas les seules concernées.

Maladies courantes :

ProlapsusCertains événements peuvent entraîner un relâchement du périnée ou une perte
d’élasticité du plancher pelvien. Plusieurs facteurs augmentent ainsi le risque de prolapsus :

  • Les accouchements, surtout en cas de gros bébé (macrosomie) ou de traumatisme périnéal ;
  • la ménopause en raison de la baisse des œstrogènes, les tissus conjonctifs perdent de leur élasticité et ne peuvent plus assurer leur rôle de soutien de manière aussi efficace ;
  • l’âge ;
  • certaines activités professionnelles qui sollicitent beaucoup le périnée (station debout prolongée, port de charges) , etc.

Dans une moindre mesure, d’autres facteurs de risque peuvent également intervenir :

  • le tabac ;
  • l’obésité et les efforts répétés (professionnels, sportifs ou domestiques) ;
  • une faiblesse héréditaire des tissus conjonctifs ;
  • l’asthme, la rhinite allergique, la bronchite chronique ou la constipation sévère sont également au banc des accusés, car ils entraînent tous indirectement des à-coups répétés dans cette zone sensible.

La promontofixation :

ProlapsusLa promontofixation est une technique chirurgicale destinée à « remonter » le prolapsus de la vessie ou du rectum. On utilise pour cela des bandelettes prothétiques fixées sur les cloisons inter vésico vaginale, et/ou sur les muscles releveurs de l’anus situés au fond de la cloison inter recto vaginale. Ces bandelettes sont amarrées au promontoire sacré(disque inter vertébral situé entre la dernière vertèbre lombaire et le sacrum).

Une consultation d’anesthésie avec examens de sang est nécessaire avant l’intervention. Une préparation de l’intestin par lavement ou autre procédé vous sera peut-être proposée en fonction des habitudes de votre chirurgien.

Incontinence urinaire :

Les descentes d’organes vaginales concernant la femme ainsi que l’incontinence urinaire sont des pathologies de plus en plus fréquentes qui amènent une consultation.

En effet, depuis quelques années, nous bénéficions de techniques chirurgicales très peu invasives qui offrent de plus d’excellents résultats.

L’incontinence urinaire féminine se présente :

  • soit sur besoin urgent d’uriner avec fuite d’urines sur le chemin des toilettes ;
  • soit à l’effort, c’est-à-dire à la toux, à la marche ou au sport.
  • le plus souvent, elle est mixte, c’est-à-dire qu’elle se présente dans les 2 cas : à l’effort ou sur urgence mictionnelle

Les urgences mictionnelles sont traitées de façon médicamenteuse alors que les pertes d’urines à l’effort bénéficient de traitements chirurgicaux.

Traitement :

Depuis la fin des années 90, des bandelettes sont placées par voie vaginale par une très courte incision, sous l’urètre et permettent de résister aux pertes d’urines à l’effort. L’intervention ne nécessite qu’un maximum de 24H d’hospitalisation et est suivie d’un taux de guérison de 90%.

Prolapsus vaginal :

Le prolapsus vaginal est fréquent chez la femme de plus de 50 ans. Il est dû le plus souvent à des accouchements, à un manque d’oestrogènes ou à une composante héréditaire.

Quand on parle de prolapsus, il s’agit d’une descente d’organe, soit de vessie, soit d’utérus, soit de rectum. Ceci entraîne, comme symptomatologie, essentiellement la sensation de « boule » présente en position debout, en fin de journée ou à l’effort, dans le vagin.

A l’hôpital Ambroise Paré, nous possédons un robot depuis plus de 2 ans qui nous permet de traiter ces prolapsus par promoto-fixation. L’intervention peut donc se réaliser de façon très peu invasive par quelques micro-incisions permettant au bras robotique de placer 2 filets, l’un en avant pour retenir la vessie et l’autre en arrière pour éviter les descentes du rectum et parfois, de fixer l’utérus.

Ces filets sont fixés ensuite en arrière sur un ligament en avant du sacrum.

L’intervention est courte et nécessite un séjour hospitalier de 2 jours maximum. Elle peut être couplée bien sûr à une hystérectomie (ôter l’utérus) au cas où ceci s’avère nécessaire.